Le Saint-Cordon, de 1008 à 1794

 

 

     Relevé, roulé et scellé dans un reliquaire, le « céleste Cordon tissé de la main des Anges » fut déposé dans l’oratoire dédié à la Vierge Marie au Neuf Bourg.

     Quand cette chapelle fit place à la somptueuse église « Notre Dame la Grande », la châsse fut mise sous un dais, au-dessus du maître-autel.

 

     On la descendait deux fois l’an, pour être portée à la procession de la Fête-Dieu et à celle du 8 septembre. Durant la neuvaine de la Nativité de Marie, elle était exposée dans le chœur de l’église, à la vénération des fidèles.

     Sa garde d’honneur fut confiée par le Magistrat à la « Confrérie des Royés », association de notables, à qui durant le trajet de la procession autour de la ville, était réservé le grand privilège de porter nu-pieds la « fierte de Marie », autrement dit la châsse contenant le Saint-Cordon. Leur vêtement pour les cérémonies officielles, consistait en une robe de drap noir, rayée de haut en bas d’un galon aurore, barrée en sautoir d’un large ruban bleu, d’où le nom e « Royés ». Fiers de leur titre, avec une fidélité qui jamais ne se démentit, de génération en génération, ils transmirent les nobles traditions de la Confrérie et les maintinrent avec zèle, soucieux d’embellir toujours le reliquaire dont ils étaient les gardiens.

 

     Sensible aux témoignages de confiance et de piété du peuple de Valenciennes, la Viergedu Saint-Cordon ne cessa d’y répondre, couvrant de sa maternelle protection les fidèles qui l’invoquaient isolément et la population entière qui l’appelait au secours dans las épreuves.

 

     Vingt-cinq fois, relatent les chroniqueurs, Marie sembla jeter encore autour de la Cité Valenciennoise comme un Cordon protecteur que la mort ne pouvait franchir, mais devant lequel « mal contagieux s’éloignait à vue d’œil », notamment en 1291, 1515, 1555, 1665, quand les épidémies sévirent avec violence, dates mémorables inscrites dans les annales, mais aussi gravées dans les cœurs reconnaissants des Valenciennois.

 

     Les embellissements successifs de la châsse du Saint-Cordon donnèrent lieu à plusieurs « reconnaissances » de la Sainte Réplique.

    

A l’époque de la Révolution, les églises de Valenciennes furent pillées. Qu’advint-il de la « Fierte des Royés » ? A-t-elle été brisée et son contenu jeté au feu ? Ce qui est sûr, c’est qu’aucun des Valenciennois survivant à la tourmente de 1793 n’a jamais affirmé avoir vu détruire le Saint-Cordon, ni même savoir ce qu’il était devenu.

    

On présume donc qu’un des religieux qui en avait la garde l’aurait soigneusement caché afin de le soustraire à une profanation sacrilège et serait mort ensuite.

 

Joomla 1.6 Template by sinci