Le Miracle de l'an 1008

 

Au début du XIème siècle, une maladie contagieuse ravagea la ville de Valenciennes, y faisant en peu de jours plus de huit mille victimes.

Menacés d’une destruction totale tant était violent le fléau de la peste, les Valenciennois tournèrent leurs regards vers le ciel, appelant au secours de leur détresse le Vierge Marie, dont la dévotion fut toujours en grand honneur dans la cité.

Un pieux ermite nommé Bertholin vivait près d’un oratoire dédié à Marie, au lieu dit Fontenelle sur le territoire de Pont. (Ce hameau depuis longtemps disparu, était situé en bordure de l’Escaut entre les communes actuelles de Maing et Trith-St-Léger). Bertholin, rempli de compassion pour les Valenciennois, supplia la Vierge Marie de les secourir en multipliant les oraisons, les veilles, les jeûnes et les pénitences.

Marie, mère de miséricorde, consolatrice des affligés se laissa toucher. Le 31 août 1008, Elle apparut à Bertholin et lui dit :

 

« Va trouver mon peuple de Valenciennes. Annonce lui que j’ai désarmé le bras de mon fils. La nuit qui précédera la fête de la Nativité, mon peuple saura que j’ai entendu ses cris de détresse. Que mes serviteurs se rendent alors sur les remparts de la ville, ils y verront des merveilles. »

Le pieux ermite se hâta de remplir sa mission. Il invita Herman, Comte du Hainaut, le Magistrat (C’est-à-dire le conseil municipal de l’époque) et la population à se disposer à recevoir une telle grâce par une prière sincère et une vraie conversion.

 

A l’appel de Bertholin, malades et valides se préparèrent, par la prière et le jeûne au rendez-vous du 7 septembre. Réunis sur les murailles, les quinze mille spectateurs virent tout à coup les ténèbres se dissiper, la nuit se changer en jour radieux, tandis qu’apparaissait à leurs regards émus une Reine majestueuse, ravissante de beauté, entourée d’un nombreux cortège d’anges, semblant venir de la chaumière de l’ermite et stationnant au-dessus de la chapelle du Neuf bourg, dédiée à la mère de Dieu par l’empereur Charlemagne. Elle tenait en main une pelote de cordon écarlate.

 

Au signal de leur glorieuse Souveraine, un ange, le plus brillant de tous, saisit respectueusement le bout du « céleste filet », d’un vol rapide entoura la ville en sa banlieue, laissant tomber derrière lui le précieux Cordon. Le circuit terminé, la vision s’évanouit ; à l’instant même, la contagion cessa et ceux qui étaient atteints furent guéris.

 

Le 8 septembre, à la pointe du jour, Bertholin revint à Valenciennes, porteur d’un nouveau message de la Vierge Marie. Guidé par le pieux ermite, le clergé releva avec respect le « Saint Cordon de Notre-Dame » et Bertholin fit connaître au « peuple de Valenciennes » les volontés de sa Divine Libératrice : un amour fervent pour son fils Jésus, la haine du péché qui est la cause de tous les malheurs et la reconnaissance pour le bienfait reçu. A cet effet, ils devront, chaque année le 8 septembre, suivre en procession le tracé du Saint-Cordon.

Au nom de la population de Valenciennes, le Magistrat s’engagea par vœu, à satisfaire au désir de Marie, Reine de la Cité.

Depuis mille ans, les Valenciennois ne manquèrent pas à cet engagement sacré ; ils entourèrent toujours d’une grande solennité cette procession, et même dans les circonstances les plus critiques, restèrent fidèles au vœu de leurs ancêtres.

 

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